28 juillet 2015 • 7 min de lecture

Sept jours avec le Fujifilm X-T1

Sept jours avec le Fujifilm X-T1

Lorsque j’ai commencé à sérieusement considérer mon changement d’outil photographique, j’ai souhaité tester du matériel Fuji afin de m’assurer qu’il me conviendrait. J’ai alors tout bêtement décidé de contacter Fujifilm France et d’expliquer ma situation en demandant un prêt de matériel.


Une bonne surprise

À ce moment là, mon cœur balançait entre le X100T et le X-T1, plus cher mais qui me donnait un sentiment de sécurité car il permettait de conserver les optiques interchangeables. En revanche, et c’est logique, il était bien moins compact que… le compact. Merci La Palice.

Les jours passant et n’ayant pas eu d’autre retour de leur part, hormis un message de prise en compte de ma requête, je m’appuyai alors sur les retours d’expérience de plusieurs pros et décidai de me jeter à l’eau. Avec le X100T, à l’aventure !

Environ trois semaines plus tard, je reçois un appel de Fujifilm France : ils veulent bien me prêter du matos ! Mieux vaut tard que jamais, j’en profite pour demander un X-T1 et son 56mm f/1.2R APD, parfait pour le mariage que je couvre dans la semaine. On me le met à disposition et c’est parti pour une semaine… moyennant un chèque de caution à hauteur de la valeur à neuf du matériel, rien d’exotique en cela.


Le X-T1, une histoire de compromis

On me fournit ça dans les boîtes d’origine, en bonne et due forme, ce qui m’invite à dépacker tout ça comme un nouvel achat, ce qui n’est pas désagréable 😉 La seule différence est qu’il s’agit de matériel de prêt, donc qui a déjà un peu vécu.

Le boîtier comme l’objectif procurent tous deux une bonne qualité perçue, sont de bonne facture. La construction de l’objectif est particulièrement engageante et donne un sentiment mêlé de robustesse et de raffinement.

Il existe deux modèles du 56mm f/1.2R : un standard et un APD pour apodization. Il s’agit d’un filtre radial progressif pour adoucir le bokeh, lui conférer un rendu plus crémeux, moins nerveux. L’ergonomie générale est assez proche du X100T avec un placement des boutons arrières différent toutefois, avantage au X100T, mais un switch on/off bien plus raide, avantage au X-T1. Le boîtier et l’optique sont tropicalisés et la valeur à neuf de ces deux éléments cumulés atteint les 2598€, soit plus du double de la valeur à neuf du X100T. Quand même.

Le filtre APD n’a pas que des avantages : outre le prix plus élevé de 400€ environ par rapport à son homologue standard, le filtre équivaut grosso modo à un ND1 et provoque par conséquent une baisse de luminosité non négligeable. Aussi, on trouve en orange l’équivalent en ouverture lié à l’APD : à f/1.2 APD, la luminosité sera celle du standard à f/1.7.

Enfin, le cœur de la meule reste le même que pour le X100T : un capteur X-Trans II de 16Mpx avec le même logiciel de processing.

CARTON JAUNE : les batteries ne sont pas les mêmes entre le X100T et le X-T1, alors que leurs autonomies respectives sont similaires, qu’ils embarquent le même capteur, les mêmes fonctions, etc. Dommage…


Le test terrain

J’avais un mariage de prévu en fin de semaine dernière et le temps était venu de voir ce que ce X-T1 valait en conditions réelles. C’était également l’occasion d’éprouver sérieusement le X100T. C’est donc équipé de ces deux petits boîtiers que je suis arrivé au salon de coiffure pour débuter le reportage.

La prise en main est un brin meilleure que sur le X100T grâce à une petite poignée légèrement proéminente au niveau de la face avant. En revanche, j’ai trouvé l’AF un peu à la ramasse, pas forcément meilleur que sur le X100T. Parfois, une accroche parfaite et rapide, et parfois, ça patiiiine, y compris sur des sujets correctement contrastés et vraisemblablement « faciles » à accrocher. 😐

Je dois également raconter une mésaventure : dans le salon de maquillage, soudainement, entre deux photos, je me rends compte que l’appareil me fait du noir et blanc sélectif avec la couleur jaune. Sacrebleu ! Je me dis OK, c’est simplement un filtre avancé qui s’est activé, j’ai dû appuyer par accident sur le petit bouton souple (très mal placé) en façade. Je vais juste le retirer. ERREUR ! Je me retrouve bien dans le menu des filtres « avancés » (qui, au passage, ressemble plus à un condensé de kitschitude intense pour photographes des années 90), à choisir entre un effet « Toy » (saturé, vignetté), un effet glamour à la Hamilton, une ribambelle de noir et blanc sélectifs… mais aucune option pour désactiver cette horreur ! 😡

CARTON JAUNE : (SPOILER ALERT) c’est la molette sur la tranche du dessus, tout à gauche, qui avait pivoté de « S » à « SCN« . Elle bouge facilement. Pas toute seule, mais j’ai dû l’effleurer et ça m’a fait perdre du temps, en plus de générer un peu de stress.

En temps normal, deux cartons jaunes = un carton rouge = out. Ici, disons que ce sont sur des points un peu différents et que ça n’est malgré tout pas éliminatoire car non rédhibitoire. Il suffit de le savoir, ce sont des défauts de jeunesse qui seront certainement corrigés dans les futures versions de ce boîtier. Et malgré ces deux points, il faut bien avouer que le X-T1 m’a procuré pas mal de plaisir et qu’il a été un complément très efficace à mon X100T.

Les images sont riches de détails, la profondeur de champ est réduite à souhait et les promesses de douceur dans le bokeh sont tenues : de très bons points, surtout en contexte « mariage » !

La batterie pleine charge tiendra durant les quelques 6 heures d’utilisation sporadique (environ 200 photos), sans forcément prendre soin d’éteindre systématiquement le boîtier entre les prises de vue, et en incluant quelques contrôles sur l’écran de retour (ainsi que certaines promenades dans les menus, notamment lors du filtre NB sélectif !).


Quelques images

Je vais poster des images issues des deux boîtiers, en pêle-mêle, mais un simple survol de la souris sur une image vous dira lequel du X-T1 ou du X100T a servi à sa prise de vue, dans la barre d'état de votre navigateur (dans le nom de l'image).


Verdict

Le X-T1 est un boîtier globalement très agréable et performant qui, comme son petit frère, souffre de quelques lacunes, dont l’AF qui a été revu dans le dernier firmware, le rendant bien plus efficace. Malgré la taille du 56mm, l’ensemble reste relativement compact et bien plus petit qu’un reflex équivalent (boîtier tropicalisé monté d’un 85mm). C’est un excellent compagnon pour le X100T qui m’a permis de produire de belles images, mais je ne ferai pas le grand saut : ce boîtier est trop onéreux pour mon besoin et je n’ai nullement besoin d’un ILC (compact à objectifs interchangeables). En revanche, si Fujifilm sortait un cousin du X100T au même format, dans les mêmes prix, avec, disons, un 56mm f/2 intégré, là, ce serait un grand OUI, car il me reste une place de libre dans mon sac ONA Bowery 😛

Merci à l’équipe de Fujifilm France pour sa confiance, et notamment à Edith et Brigitte pour leur sympathie et leur disponibilité. Au plaisir de refaire des tests de matériel, pourquoi pas de la petite (mais costaude ?) imprimante portable Instax SP-1 ? 😉